Module 86
Un déplacement qui ne règle rien
Un déplacement qui ne règle rien
Parce qu’elles ne concernant que le titre, ces remarques sont discutables et certains diront avec juste raison que le développement du roman comporte d’autres enjeux.
On s’aperçoit en effet que l’identité dont il est question est une identité reçue, une construction d’autrui et non pas un leurre émanant de la volonté (unique ou multiple) d’un sujet individuel («un»), négatif/positif («personne ») ou collectif/global (« cent mille»).
C’est déjà ce que précise la quatrième de couverture:
« L’homme ne possède pas une identité mais il est condamné à vivre les infinies personnalités que les autres lui attribuent. »
Ceci dit, rien n’est résolu et cet énoncé illogique complique même les choses…
Illogique ? Pourquoi ?
Parce que le nom « homme », lourd de sens, est de fait un préalable dans la phrase dont il est le premier mot: pour recevoir les « infinies personnalités » que les autres lui attribuent, « l’homme » doit bien avoir, déjà, quelque identité que ce vocable immémorial et synthétique définit justement. L’emploi du mot homme suppose la préexistence d’une identité, alors qu’il est dit ensuite que ce qu’il désigne n’en possède pas.
Identité de l’ « homme » : pas d’identité ?
Ce « condamné », réceptacle informe des jugements d’autrui, ne serait-il qu’un néant infiniment manipulable?
Peut-être, mais cet énoncé contradictoire ne résoudrait pas le problème.
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