Le silence est une autre qualité de la désaffection : elle ne fait
aucun bruit, contrairement aux passions tumultueuses qui croulent avec fracas… Le
pas du promeneur sur les sentiers d’herbe ou de terre battue ne s’entend
pas ; quelques légers éboulements de pierres parfois, résultats d’un pied
mal posé ou d’une disposition précaire
des cailloux eux-mêmes rassemblés là par le ravinement des pluies ou la fonte
des neiges. Ce silence apaise : c’est le silence de ce temps particulier, silence
déconnecté lui aussi et qui a sa durée. Sur ce fond de temps silencieux
glissent les désaffections discrètes : leur objet s’éloigne, encore net
dans la distance lumineuse.
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