« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

Repentir de La Désaffection 1.1.



Repentir de La Désaffection

 

 

« Repentir » : n.m. Vif regret d’avoir fait ou de n’avoir pas fait quelque chose. Bx-arts. Trace d’un changement apporté à une œuvre durant son exécution.

Dictionnaire de noms communs, Larousse en couleurs.

 

 

1.

         Ainsi donc, il faut reprendre le trait et laisser apparent, si possible, l’ancien parcours : montrer l’hésitation différée alors que l’on croyait achevés le motif et même la motivation. Double figure picturale du repentir et de la réserve : reprise du tracé et délimitation d’un terrain inexploré, constitué en abstention, par défaut, zone. Mince programme : nulle morale, ici, mais une esthétique, au moins : une rectification qui n’annule pas et une façon de ne pas épuiser le terrain, une variante et un retrait ou plutôt une précaution, un refus souple de ne pas couvrir la toile en totalité à l’image du monde (notre monde) que nos déplacements laissent inachevé : banquises ou déserts vierges à la  blancheur de papier, d’écran, de support tramé sans figuration ni apprêt.

Aucun commentaire:



>Contact : chamayoube@orange.fr