« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

"Il manque un morceau vert au-dessus du rêveur..." épisode 17


V




Pourquoi continuer alors que l’essentiel semble dit et que deux événements importants sont « revenus » ? Pour parler des nuages, des nuages qui passent, ailleurs et dans un autre temps, qui vont plus vite, ailleurs, déconnectés. C’est donc cette figure de déconnexion qui ouvre ce chant et ceci vaut avertissement : les troubles qui vont suivre sont ainsi annoncés, prévisibles.

« Que sont les nuages ? » Virtuels

La question restera sans réponse, ils passeront, voilà tout, dans

« le ciel muet » (« …il muto cielo… »),

il commencent, d’ailleurs. La via Garibaldi est l’artère principale de la Venise des vrais vénitiens dans le quartier des ouvriers et des étudiants, il ne peut assister à la projection de

« Belle de jour » Virtuels

au palais des festivals, ils sont quatre dans une Fiat 500 peinant dans les collines de l’Ombrie, il a gardé ses trois premières cartes d’étudiant à Perugia. Nuages lointains, nuées légères et discontinues, avançant groupées comme le tissu des cirrus. Pendant l’orage ils se réfugient sous l’arc de Constantin. Il y avait un cinéma en montant à gauche juste après l’arc étrusque, le pape arrive en hélicoptère à Orvieto, la porchetta est brûlante et luit de graisse fondue. Si l’on en croit les spécialistes, dans leur trame et leurs filaments, les cirrus annoncent le mauvais temps. La séquence du mariage présente à la fois un cliché et sa négation : le ciel, au-dessus de l’île, est nuageux, gris d’abord puis de plus en plus noir, de nouveau, avec des masses bien dessinées dont l’immobilité inquiète, les ennuis ne font que commencer. Virtuels Quel est ce bric-à-brac d’images en expansion, d’images suspendues, amas aux contours changeants, pesant à peine mais volumineuses, effrangées comme des ailes, parfois tirant de leur surplomb des effets de lumière inédits ? Ce sont des archives, des stocks où puiser au besoin et qui, à l’improviste, crèvent et se répandent.

Aucun commentaire:



>Contact : chamayoube@orange.fr