« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

Brèves d'écran séquence 8 WELLES/HITCHCOCK/ROMERO/SHYAMALAN/DE PALMA/DELEUZE

+ Rita Hayworth, Tippi Hedren, Margaret Lockwood, Michael Redgrave.


Séquence 8 :

° "Savez-vous piloter un hors-bord?", version photogrammes… ("The Lady from Shanghai", d’Orson Welles, "The Birds", d'Alfred Hitchcock)
[cf Séquence 1, point 7]









° La jeune héroïne, dans « The Lady vanishes », d’Alfred Hitchcock, est surprise et effrayée par les colombes qui s’échappent de la malle en osier du prestidigitateur, dans le wagon où sont entreposés les bagages. Dans ces circonstances, Hitchcock dirige déjà Margaret Lockwood comme il dirigera Tippi Hedren dans « The Birds », longtemps après.





° « Chronique des morts », de Georges A. Romero, c’est «Phénomènes », de M. Night Shyamalan, filmé comme « Redacted », de Brian de Palma…



° « Phénomènes »/ «The Happening » (Shyamalan) est un très bon commentaire en acte de «The Birds »/ »Les Oiseaux » (Hitchcock).Ce sont les relations entre l’homme - sa place en tant qu’espèce responsable … - et le monde qui changent.
1) La responsabilité est collective :
- voilée dans « The Birds », indiquée à l’extérieur du film par les gags d’Hitchcock (la photo ci-dessous par exemple…); on a donc pu croire que les personnages du film, en particulier Mélanie (interprétée par Tipi Hedren), provoquaient directement la catastrophe
(cf les analyses de Jean Douchet).
- explicite dans « Phénomènes », et d’ordre écologique.
2) Le changement est (peut-être) global : Shyamalan prolonge Hitchcock en répondant à la question : les oiseaux attaquent-ils dans cette région seulement ?
- Hitchcock ne traitait qu’un épisode isolé d’une éventuelle globalité, amorcée par un bulletin d’information à la radio et surtout pressentie par le pessimisme du dernier plan, mais laissée hors-champ et indéfinie.
- On croit aussi, dans « Phénomènes », à une attaque limitée mais la séquence finale, à Paris, où tout recommence, induit une généralisation sporadique à l’intérieur d’un changement global de la relation homme/nature.
Dans les deux films, bien entendu, à partir du moment où les relations (au sens deleuzien du terme
[1]) entre les espèces ou entre les humains et le reste du monde ont changé, les moindres gestes des personnages prennent un relief particulier et accroissent le danger : dramatic irony…

°


[1] Cf Gilles Deleuze, « Cinéma 1, L’Image-mouvement » (Les éditions de Minuit, Collection « Critique », Paris 1983), chapitre 12 : « La crise de l’image-action » pp. 266 à 277.

Séquence 9

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