« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

FELLINI/varietà 15

Notre hypothèse donc, c'est que par la "stimulation" généralisée, Fellini "prolonge" le néoréalisme, de façon certes cahotique, indirecte, mais sans rompre avec lui...
Comment étayer cette "stimulation"?
Par ce que Deleuze appelle: "la montée de situations optiques et sonores pures": "Ce qui définit le néo-réalisme, c'est cette montée de situations purement optiques (et sonores, bien que le son synchrone ait manqué aus débuts du néo-réalisme), qui se distinguent essentiellement des situations sensori-motrices de l'image-action de l'ancien réalisme.", "C'est un cinéma de voyant, non plus d'action."
Il ajoute: "le personnage est devenu une sorte de spectateur"1.
Le spectateur "stimulé" par la multiplication des situation optiques et sonores pures devient à son tour un "personnage" devenu "spectateur", une co-présence virtuelle mais active.
"Stimulation" pour Fellini: on pourrait dire que pour Antonioni, le "prolongement" du néoréalisme se fait par "simulation"... Les situations optiques et sonores pures cessent d'être des stimulants tendant vers l'artefact, pour devenir des simulacres happés par le vide.
1- (Gilles Deleuze, Cinéma 2, L'image-temps, Editions de Minuit, Collection "Critique", Paris 1985, p.9)

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