« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

Une tentative d'effacement/ Le Projet 54

Module 54
Antithèses

Le troisième arrangement est celui des contrastes :
- ceux des espaces :
«
La stricte discipline imposée aux feuillages et aux eaux, ne va pas sans une ardente ferveur à goûter les jeux contrastés du soleil et de l’ombre, les coloris somptueux des parterres, la fraîcheur silencieuse des abris de verdure, à jouir surtout des vibrations infinies de la lumière, de ses reflets irisés au contact des grandes nappes d’eau… »

- et ceux des temps :
«
…funèbres prestiges des eaux mortes et des fontaines éteintes, souvenirs nostalgiques des grandeurs déchues… ».

Ainsi monte l’élégie : vanité de ces fastes, dont les échos, encore, résonnent.

Quant à l’
effacement des frontières de l’art et de la nature dans une fausse continuité visuelle, nul ici ne se plaindra qu'il ruine l'antithèse et s'ouvre à l'illimité :
«
Vers le couchant les limites du parc se perdent dans la campagne, semblent se confondre dans l’immensité des bois, des bocages et des nuages. »[1]

[1] Ces références (Modules 51, 52, 53, 54) sont extraites de la Préface de Raoul Girardet à La Manière de montrer les jardins de Versailles, par Louis XIV, Les îles d’or, Librairie Plon, Paris, 1951 .

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