EPILOGUE
(3)
Qui surveille et protège la belle jeune femme enceinte qui, dans sa boutique en dur d’articles de plage, de bijoux fantaisie, de «souvenirs» divers, au milieu de la rue principale du petit port, change clandestinement de l’argent ? Il faut discrètement passer derrière son comptoir après avoir, en réponse à son regard interrogateur, fait de la main ce geste immédiatement compris où le pouce frotte rapidement et plusieurs fois le majeur et l’index tournés vers le haut. Dans la pièce adjacente, à travers une portière de tresses de coco que le vent balance, on la voit ouvrir, posées sur son lit, deux valises remplies d’argent qu’elle referme après la brève saisie d’un paquet de billets – le change est à un taux correct- remis au voyageur, avec un sourire énigmatique, et un rapide mouvement des mains bougeant au-dessous de la ligne de vision des touristes affairés à l’essayage de colliers, de chapeaux ou de lunettes de soleil.
Que cachent les allers et retours incessants des lanchas, entre Puerto Colombia et Choao, où vit la communauté noire des vieilles plantations de cacao ? Pourquoi s’aventurer sur l’océan agité dont les barques à fond plat frappent les barres et survolent les creux sous le ciel plombé, au-dessus des promontoires, par des masses nuageuses qui filtrent la lumière et rafraîchissent l’air, donnant à ces parages un air d’Irlande par gros temps ?
Et que fait ce guetteur debout à l’avant de la barque ?
Quelqu’un dit :
- « ça, tu vois, il l’a roulée, sa bosse, Kara, jusqu’au malecon de Puerto Colombia…
- Vas-y, raconte ! »
FIN
Que cachent les allers et retours incessants des lanchas, entre Puerto Colombia et Choao, où vit la communauté noire des vieilles plantations de cacao ? Pourquoi s’aventurer sur l’océan agité dont les barques à fond plat frappent les barres et survolent les creux sous le ciel plombé, au-dessus des promontoires, par des masses nuageuses qui filtrent la lumière et rafraîchissent l’air, donnant à ces parages un air d’Irlande par gros temps ?
Et que fait ce guetteur debout à l’avant de la barque ?
Quelqu’un dit :
- « ça, tu vois, il l’a roulée, sa bosse, Kara, jusqu’au malecon de Puerto Colombia…
- Vas-y, raconte ! »
FIN
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