« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

COMMENT DIRE ET COMMENT TAIRE?

Mode d'emploi de "Il manque un morceau vert au-dessus du rêveur..."


19 – Luigi Malerba : « La Compozione del sogno »
LO STACCO/LE DECOUPAGE


"Il riscontro con il cinema mette in evidenza analogie et differenze. Mentre nel cinema lo stacco viene usato secondo criteri preordinati dalla logica narrativa, nel sogno lo stacco legittima e asseconda il suo procedere irrazionale segnando con legerezza tutti i passagi di luogo e di azione. O adirittura i salti da un sogno a un altro sogno che spesso non ha alcun riferimento né di luogo né di tempo né di personaggi con quello che precede. Come se in un libro di racconti si saltasse da un racconto a un altro senza nemmeno cambiare pagina, con un semplice a-capo. Il sognatore o il protagonista del sogno, che non è necessariamente il sognatore, si trova d'improvviso altrove senza percorsi intermedi o intervalli. E non protesta mai.
Dal momento che tutto questo non produce disagi in chi sogna, il "montaggio" dei materiali onirici risulta uno strumento infinamente più duttile e disinvolto che nel cineme o nelle narrativa, ha una scioltezza morbida e naturale al di là di ogni artificio tecnico. La libertà di invenzione viene quindi favorita da un mezzo che non deve sottostare ai limiti e alle costrizioni imposte dalle tecniche del linguaggio narrativo."
(
La confrontation avec le cinéma met en évidence analogies et différences. Alors que dans le cinéma le découpage est utilisé selon des critères prévus par la logique narrative, dans le rêve le découpage légitime et seconde son avancée irrationnelle marquant légèrement tous les changements de lieu et d'action. Ou directement les sauts d'un rêve à un autre rêve qui souvent n'a aucun lien ni de lieu ni de temps ni de personnage avec celui qui précède. Comme si un livre de nouvelles sautait d'une nouvelle à l'autre sans même changer de page, par un simple alinéa. Le rêveur ou le protagoniste du rêve, qui n'est pas nécessairement le rêveur, se trouve à l'improviste ailleurs sans parcours intermédiaire ou intervalles. Et il ne proteste jamais.
Du moment que tout cela ne gêne pas celui qui rêve, le "montage" des matériaux oniriques se révèle un instrument infiniment plus souple et plus désinvolte que dans le cinéma ou dans le récit, il a une souplesse douce et naturelle au-delà de tout artifice technique. La liberté d'invention est donc favorisée par un moyen qui ne doit pas se soumettre aux limites et aux constructions imposées par les techniques du langage narratif
.)
Luigi MALERBA, "
La Composizione del sogno" (« La Composition du rêve »), ("Tempi e finzioni"/ « Temps et fictions »), Einaudi, Torino 2002, p.63-64.

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