L’abandon
prend la forme fantomatique de ce qui a été abandonné et qui persiste ainsi,
autrement, rémanence évanescente de sidérants spectacles, pâle substitut, décalcomanie
qui nous met en scène dans l’abstraction de nous-mêmes. La solitude est grande
quand tombent les leurres et qu’il n’en reste que l’image appauvrie, détachée
de soi, en camaïeu gris, surtout si l’on a longtemps habité près des salles de
cinéma, deux à chaque fois, à deux reprises, à deux décennies d’écart : L’Idéal et Le Plazza, d’abord, puis Le
Saint-Cyprien et L’Eden,
maintenant détruits ou remplacés par de plus utiles bâtisses, devenus lieux rentables ou terrains vagues.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire