Mais
cet abandon involontaire laisse des traces, crée un vide qui, justement, prend l’apparence
d’une salle désaffectée, gardant sa forme et ses oripeaux : un long
rectangle obscur où l’on devine encore des fauteuils, des portes masquées par
de lourds rideaux absorbant les bruits du dehors, des veilleuses signalant les
issues de secours… mais l’écran reste inanimé : ni corps dansant parmi les
couleurs, ni bouche géante s’ouvrant pour un baiser. A d’autres moments, la
salle est nue, réduite à ses murs, image directe de l’inanité. Parfois, aussi, selon
une autre figuration, l’ombre d’un spectateur unique semble veiller encore,
pour rien, dans la pénombre changeante.
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