Quand, stimulé par la citation de
Sciascia, j’ai commencé à lire le livre d’Enzensberger, Je venais de finir la
lecture de Bertold Brecht et Fritz Lang,
le nazisme n’a pas été éradiqué de Danielle Bleirach et de Richard Gehrke, à propos du film de Fritz Lang, Les Bourreaux meurent aussi (1942) dont Brecht et Lang sont les
coscénaristes. Ce livre essaie
plusieurs fois d’expliquer pourquoi Brecht et Lang ne présentent le nazisme que
sous l’aspect d’une dictature militaire et policière de criminels impitoyables
sans évoquer l’antisémitisme des nazis et l’extermination des juifs.
C’est la lecture du début de Politique et crime, quelques pages après
celles que cite Sciascià, qui m’a soudain éclairé ; faisant allusion à l’Opéra de quat’sous et à La résistible ascension d’Arturo Ui,
Enzensberger écrit : «Brecht a
décrit le fascisme comme un « racket », de la centrale « intermédiaire » de recel de
Peachum au trust Karfiol. C’est ainsi que les sociétés criminelles
apparaissent comme des parodies des constitutions sociales et politiques
ordinaires et vice versa. Cependant, la plupart du temps, les criminels ne
suivent que clopin-clopant le niveau de développement général, ce qui leur
confère une aura romanesque. Le fascisme a très vite dépassé le type qui avait
été exposé par Brecht. Il correspondait naturellement au type traditionnel de
« fendeur de crânes », Röhm, par exemple, à la rigueur Göring, mais
nous semble démodé à côté de figures comme Heydrich, Bormann ou Höss, qui
annoncent une structure beaucoup plus abstraite de l’ « ordre social ».
Donc, la criminalité est demeurée très en retard sur le fascisme. »[1]
Le film de Lang traite de
l’assassinat d’Heydrich, à Prague, en 1942 ; Heydrich n’était pas
seulement le « bourreau », que retient le film : il
« annonçait » et avait même commencé à mettre en place « une
structure beaucoup plus abstraite de l’ « ordre
social » » : la solution finale…
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