La trace du vomi, à la boutonnière du veston a été brossée, nettoyée, effacée : elle n’est plus que trace de mots, de la tremblante mémoire et de son impitoyable faculté de surimpression des temps actualisés. Ayant lassé (cela aussi s’est produit alors que jamais au grand jamais…), s’étant démodé, mité peut-être pendant son début d’abandon, le tailleur est resté là dans l’obscurité de la penderie, jusqu’à l’indifférence et à l’oubli. Il ne recevait la lumière que des brèves ouvertures des portes qu’il ne motivait plus jamais : éclairement collatéral et anodin, indirect. Il ne captait même plus le regard. Comment a-t-il disparu ? Nul ne peut le dire. Pourquoi ? Même réajustés, les vêtements des morts soudain nous tirent vers l’abîme entrouvert.
suite
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire