Le visage du spectateur de cinéma est une lune dans
l’azur noirci. De tous ses yeux il mire la Terre lointaine, inaccessible qui s’exhibe
pour mieux se dérober, se vêtir de sa robe noire qui la rend invisible à la
fin. Seul son regard rayonne sans rayon, simple miroitement exorbité, on
dirait. C’est bien d’astres qu’il s’agit, d’un enchaînement de reflets
organisés, d’une cosmogonie. Rompre ces liens, c’est détraquer un système dont
la force est qu’il se maintient en dehors de notre affection. La désaffection
n’efface pas le monde, elle le hante autrement et respecte son indifférence
radicale : le système soleil-projecteur-écran persiste même si le visage se détourne.
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La Splendeur des Tenenbaum
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