La plupart de ces enfants ont survécu ; l’un d’eux mourra
jeune, broyé au détour d’une galerie de mine par une machine à forer la
houille. Sa chair et ses os se sont mêlés dans la pénombre à la poussière de
charbon et à ses blocs, petits et gros. Pour ces enfants de mineurs, la mort
avait-elle, chez eux, le soir, l’odeur qui collait à la peau du père mal lavé
que les frottements à l’aide d’un mauvais savon fourni par la direction, lors
de la douche qui précédait la sortie, n’avait pas suffit à effacer ? Le
noir comme élément où tout se perd : charbon, ténèbres, air et terre
calcinée jusqu’à la transsubstantiation, roche noire, air obscur dont la
densité nocturne fabrique l’infini des galeries retorses qui se redoublent et
se croisent.
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