« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

Brèves d'écran séquence 2 Eisenstein/Lynch/Eggleston/Gus Van Sant/Godard/Kracauer/Garrel

Séquence 2 :

° Eisenstein/ Lynch («Eraserhead»)














° Quand des photos de William Eggleston alimentent les films de Gus Van Sant :


















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° Reprise et prolongements : « Mala noche» (1985), le premier long métrage de Gus Van Sant s’inspire beaucoup des premiers longs métrages de Godard, en particulier de « A bout de souffle » (1960) : montage dispersif, ruptures et réenchaînements, et surtout : laisser venir le réel.
« Paranoid park »
est le film de Gus Van Sant le plus godardien depuis longtemps mais les références vont plutôt à une période plus récente: renouvellement des cadrages sans forcer le point du vue, valeur absolue des ellipses (raccords et cadres qui excluent…), décalage des sources de lumière, composition de la bande son pour elle-même.
Un exemple: le long plan sur la tête penchée en avant d’Alex sous la douche : les gouttes d’eau glissent et brillent sur ses cheveux dans une lumière grise / motif sonore du chant d’oiseaux absents.



° Comment caractériser l’impression de limite, impression paradoxale vue l’ampleur du film, que l’on ressent à la vision et à l’audition de « Inland empire », de David Lynch ? Siegfried Kracauer, dans « Theory of film » nous y aide peut-être, involontairement bien sûr, quand il écrit : « La représentation du monde intérieur, pour ainsi dire, est conforme à l’approche cinématographique aussi longtemps que la manifestation de ce monde peut être déduite, d’une façon ou d’une autre, d’images du monde extérieur. Les choses changent… si la relation entre les deux mondes qui constituent le réel est inversée. Dès que les événements qui forment la vie mentale prétendent être autonomes, ils déterminent à leur tour le caractère et la succession des prises de vue de la réalité physique ; au lieu d’être suggérés par un flux d’images, ils forcent les images à extérioriser leur flux. » (Siegfried Kracauer, « Theory of film », Princeton University Press, Princeton 1997, p.263) A méditer…


° Dérivation :





Philippe Garrel, « La Cicatrice intérieure » / Gus Van Sant, "Gerry".


séquence3

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