Module 12
La dialectique du centre et des bords
La dialectique du centre et des bords
Si les dispositifs obsessionnels anodins rendent souvent heureux, tout simplement, leurs désagréments éventuels donnent parfois à réfléchir.
Ainsi de ce que l’on pourrait appeler, dans l’utilisation des serviettes de toilette, la dialectique du centre et des bords.
Chacun a pu remarquer que, pour se sécher le visage, on utilise spontanément le centre de la serviette.
Lors des usages ultérieurs de la même pièce, persuadés de l’humidité du centre, on se réfugie vers les bords et ce réflexe jouant à chaque nouvel usage fait qu’à chaque fois les extrémités mouillées se collent froidement aux joues pendant que le centre inoccupé, lui, sèche peu à peu.
En cherchant à ruser avec l’humidité supposée du centre, on retombe dans l’humidité des bords, surtout en ces périodes transitoires où il ne fait plus assez chaud (ou pas encore assez chaud) pour que le linge sèche vite et où il ne fait plus assez froid (ou pas encore assez froid) pour que le chauffage se substitue au soleil et à la brise.
Il arrive que, pour éviter ces dégoûts on biaise d’emblée et que le centre soit d’abord laissé intact, mis en réserve en quelque sorte… mais, dans les expériences successives on oublie cette précaution et l’on se retrouve, comme dans le cas précédent, le visage glacé par les zones extrêmes du linge alors que le milieu encerclé pend dans le vide, toujours rêche et inutilement sec.
De plus, les yeux encore noyés et les mains encore moites ne sauraient voir ni différencier au toucher, pour les éviter, les parties humides plus foncées dont le contraste avec les parties sèches est variable selon la couleur de l’éponge…
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