« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

Une tentative d'effacement/Le Projet 23

Module 23
Remarques byzantines et querelles intestines

Et si la taille du marque-page rendait inévitable son double dépassement ?

- Inévitable ? Comment le dépassement pourrait-il être «inévitable»?

Si, vu les dimensions du livre, son dépassement seulement supérieur devenait ridicule par disproportion, ou rendait incommode la moindre manipulation…

[On introduit ici de byzantines remarques dans le microcosme sérieux de l’effacement projeté… Mais puisqu’il faut répondre …]

- Eh bien, dans ce cas, changeons la taille du marque-page… varions-la (
variation et variété) !
… Ou changeons de livre : le jeu des proportions suppose que le même marque-page débordant se voie englouti des deux côtés par un livre de plus vastes dimensions…*
Changer la taille du livre ou celle du marque-page provoquerait une double émulation d’échelles entre ceux-ci et ceux-là réciproquement inclus ou inclusifs, excédentaires ou déficitaires, à l’infini (ou presque)…

Futile vertige,
dira-t-on…
- Certes, mais les vertiges ont leur intrinsèque gravité, indépendante de ce qui les déclenche, même quand ils restent, comme ici, à l’état gazeux de rêverie.

*
Choisir un marque-page assez bref pour le dissimuler complètement entre deux pages supprimerait tout excès gênant mais ne n’empêcherait pas son éventuelle disparition dans l’épaisseur du livre, rendant pénible et vaine toute recherche. Y aurait-il des passe pages comme il y a des passe murailles ? Les premiers, parfois, n’en ressortent pas, tombés sans doute dans la profondeur du propos [remarque prémonitoire, mais n’anticipons pas !]

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