Intermède 9/3
Corneille complique l’éventualité de la référence à Averroès puisqu’il place sa pièce « Don Sanche d’Aragon », « hors du commun des panégyriques »… La raison nous en aurait-elle échappé ? La voici : cette œuvre n’est pas tant la peinture des rares qualités d’un honnête homme que celle des puissantes impressions que celles-ci font sur toutes sortes d’esprits… ce qu’il appelle lui-même "une façon de louer assez ingénieuse".Mais ce déplacement du personnage à ses admirateurs, cette substitution de l’effet à la cause, cet éloge – tragique, donc ? - que Corneille s’adresse à lui-même, cette ingéniosité de dramaturge n’épuisent pas le propos.
Par une sorte de réticence proche de la prétérition, qui prolonge la palinodie seulement interrompue, il ajoute : « Mais j’aurai mauvaise grâce de me prévaloir d’un auteur arabe, que je ne connais que sur la foi d’une traduction latine ; et, puisque sa paraphrase abrège le texte d’Aristote en cet article au lieu de l’étendre, je ferai mieux d’en croire ce dernier, qui ne permet point à cet ouvrage de prendre un nom plus relevé que celui de comédie. » 7Ce nouveau renversement, ce bref coup de théâtre en somme, qui valent bien la révélation confuse d’Averroès, ont un résultat synthétique : « Don Sanche d’Aragon » est une comédie héroïque…
Corneille complique l’éventualité de la référence à Averroès puisqu’il place sa pièce « Don Sanche d’Aragon », « hors du commun des panégyriques »… La raison nous en aurait-elle échappé ? La voici : cette œuvre n’est pas tant la peinture des rares qualités d’un honnête homme que celle des puissantes impressions que celles-ci font sur toutes sortes d’esprits… ce qu’il appelle lui-même "une façon de louer assez ingénieuse".Mais ce déplacement du personnage à ses admirateurs, cette substitution de l’effet à la cause, cet éloge – tragique, donc ? - que Corneille s’adresse à lui-même, cette ingéniosité de dramaturge n’épuisent pas le propos.
Par une sorte de réticence proche de la prétérition, qui prolonge la palinodie seulement interrompue, il ajoute : « Mais j’aurai mauvaise grâce de me prévaloir d’un auteur arabe, que je ne connais que sur la foi d’une traduction latine ; et, puisque sa paraphrase abrège le texte d’Aristote en cet article au lieu de l’étendre, je ferai mieux d’en croire ce dernier, qui ne permet point à cet ouvrage de prendre un nom plus relevé que celui de comédie. » 7Ce nouveau renversement, ce bref coup de théâtre en somme, qui valent bien la révélation confuse d’Averroès, ont un résultat synthétique : « Don Sanche d’Aragon » est une comédie héroïque…
7- Epître dédicatoire, p.610.
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