Intermède 9/5
Mais ce n’est pas tout : Umberto Eco, dans son livre sur la traduction intitulé en français : « Dire presque la même chose », reprend cette histoire immortelle au point 7.2 du chapitre 7, « Sources, embouchures, deltas, estuaires », chapitre dont le cours croise la lancinante question de la « méprise culturelle ».
Le titre du passage, « La Recherche d’Averroès », renvoie bien sûr au conte de Borgès mais sous une forme directement traduite de l’italien, semble-t-il, qui ignore la traduction de Roger Caillois faisant autorité 8 : « La Quête d’Averroès » , dernière des quatre fictions composant les « Labyrinthes », bien avant de rejoindre le recueil intitulé « L’Aleph ».
Que nous dit cette nouvelle fable ? Averroès qui, pour la première fois, traduit La Poétique et La Rhétorique d’Aristote : « …ignorait tout du grec, connaissait à peine le syriaque, et lisait Aristote dans une traduction arabe du Xème siècle, laquelle provenait à son tour d’une version syriaque de quelque original grec… » et, plus avant dans le texte d’Umberto Eco, nous pouvons lire : « Tout ce qu’Aristote réfère à la tragédie est référé, dans le commentaire d’Averroès, à la poésie, et à cette forme poétique qu’est la vituperatio ou la laudatio. Cette poésie épidictique se sert de représentations, mais il s’agit de représentations verbales. » Quand il arrive au sixième terme concernant les fonctions de la tragédie, Averroès traduit melopoiia par « mélodie » : « Mais, évidemment, Averroès pense à une mélodie poétique, pas à la présence de musiciens sur scène », ajoute le commentateur italien, car Averroès « … ne peut penser qu’il existe des représentations spectaculaires d’actions… ».
Mais ce n’est pas tout : Umberto Eco, dans son livre sur la traduction intitulé en français : « Dire presque la même chose », reprend cette histoire immortelle au point 7.2 du chapitre 7, « Sources, embouchures, deltas, estuaires », chapitre dont le cours croise la lancinante question de la « méprise culturelle ».
Le titre du passage, « La Recherche d’Averroès », renvoie bien sûr au conte de Borgès mais sous une forme directement traduite de l’italien, semble-t-il, qui ignore la traduction de Roger Caillois faisant autorité 8 : « La Quête d’Averroès » , dernière des quatre fictions composant les « Labyrinthes », bien avant de rejoindre le recueil intitulé « L’Aleph ».
Que nous dit cette nouvelle fable ? Averroès qui, pour la première fois, traduit La Poétique et La Rhétorique d’Aristote : « …ignorait tout du grec, connaissait à peine le syriaque, et lisait Aristote dans une traduction arabe du Xème siècle, laquelle provenait à son tour d’une version syriaque de quelque original grec… » et, plus avant dans le texte d’Umberto Eco, nous pouvons lire : « Tout ce qu’Aristote réfère à la tragédie est référé, dans le commentaire d’Averroès, à la poésie, et à cette forme poétique qu’est la vituperatio ou la laudatio. Cette poésie épidictique se sert de représentations, mais il s’agit de représentations verbales. » Quand il arrive au sixième terme concernant les fonctions de la tragédie, Averroès traduit melopoiia par « mélodie » : « Mais, évidemment, Averroès pense à une mélodie poétique, pas à la présence de musiciens sur scène », ajoute le commentateur italien, car Averroès « … ne peut penser qu’il existe des représentations spectaculaires d’actions… ».
8- Dans son parcours, Umberto Eco croise une autre aberration concernant le mot traduire lui-même : « Le passage de « transporter d’un lieu à l’autre » à « traduire d’une langue à l’autre » est dû, semble-t-il, à une erreur de Leonardo Bruni qui a mal interprété Aulu-Gelle (Noctes I, 18) : Vocabulum graecum vetus traductum in linguam romanam, qui voulait dire que le mot grec avait été transporté ou transplanté dans la langue latine… »
« Dire presque la même chose », p.298.
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