« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

L'Emblème cinématographique. 3.

 


3) Le générique de Passe ton bac d’abord et a première séquence du film se succèdent ; le générique d’A nos amours est au centre de la première séquence. Le deuxième film valorise les constructions symétriques partielles autour du personnage principal, le premier espace les motifs par des variations de plus grande amplitude ; mais ni cette succession, ni cette inclusion, ne sont linéaires.

Les références affichées dès le début : textes des graffiti, dessins des tables, cours de philosophie, d’une part, extraits d’On ne badine pas avec l’amour, de l’autre, ont une fonction identique : remette en jeu ce qui a déjà été écrit, dit, joué, amplifier ou dramatiser quelques fragments de textes, les transformer en matière filmique.

Les génériques et les séquences inaugurales sont véritablement « l’envoi » des films : ils en inscrivent une origine et la font déjà « varier » (déjà, répétition, déjà, discontinuité).

De même, chacun des deux films commence par une inscription emblématique : le « jeu » (sport, théâtre) qui a une valeur programmatique (la narration) et une valeur métaphorique (la représentation détournée du film lui-même). Les deux premiers plans d’A nos amours (Suzanne lisant, Suzanne répétant On ne badine pas avec l’amour) concentrent la fonction assignée au cinéma par le réalisateur : la saisie de « l’événement (fondateur) en train de se faire » et sa projection – d’un miroir, l’autre – dans la simultanéité vibrante d’un réseau de relations qu’il ne s’agit pas tant d’épuiser que d’excéder.


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Il manque un morceau vert...


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