Il suffit d’écrire « tout s’annule » pour qu’arrive
sur la ligne le mot-rival de désaffection :
annulation … S’agit-il d’une joute,
d’une menace, d’un duel à mort ? Car la désaffection n’est pas
l’annulation, et l’annulation dévorante, impitoyable, annulerait aussi la
désaffection, privant ainsi ces strophes de leur aliment, de leur sujet… Nous savons que la désaffection n’annule pas
ce qu’elle délaisse : elle conserve ces objets de prédilection naguère
actifs, aimés et admirés sans réserve. Le clignotement stroboscopique dû aux
accélérations et les phases d’alternance de noir et de blanc ont un pouvoir de
rémanence qui persiste dans la rétrospection, dans le changement temporel de
point de vue qui accompagnent la désaffection.
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