La maison tout entière est vide, a été vidée de son
mobilier que l’on a monté dans un vaste grenier qu’il sature et l’on peut
à peine passer entre les meubles divers en suivant de brèves et d’étroites
allées dont le tracé peu méthodique n’a pas été prémédité mais s’est créé peu à
peu, au hasard des blocs transportés qui se sont, de plus en plus, agglomérés,
resserrés ; il a parfois fallu entasser des éléments : chaises sur
tables, lampes sur armoires, fauteuils renversés sur d’autres eux-mêmes. Les
combles ont été fermés à double tour pour conjurer toute hantise, concentrer ce
passé matériel, et pouvoir rêver de nouveau, en parcourant les pièces vides, à
une nouvelle existence, restée virtuelle…
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