CONCLUSION :
LE SUSPENSE COMME RETOUR DU REFOULE
Le parcours du
spectateur averti débouche, information après information, sur la levée des
ombres et la mise à nu des doubles par la tiercéité généralisée des relations.
Ces sept jours de la destruction d’un monstre obéissent à une logique
cinématographique implacable. « L’être merveilleux qui viendra nous
sauver » que Charlotte appelait de ses vœux, était un messie
satanique : Lucifer, avant sa chute, était le plus beau des anges...
L’image-relation
dédouble les doubles eux-mêmes: le séducteur est un tueur en série, la jeune
fille rangée, une meutrière virtuelle : « Va-t-en ou je te tuerai
moi-même » dit Charlotte à son oncle[1] ;
peut-être faut-il « tuer l’oncle », non seulement pour protéger la
famille mais pour accéder à une sexualité non incestueuse (mais décevante...).
La famille du film (« Famille de
jobars moyens »,selon l’oncle, toujours aussi méprisant) vivait sur la
forclusion du monde des pulsions ou sur son ignorance sublimée par la routine
avant qu’il ne fasse retour malgré l’injonction entendue lors d’un repas, ombre
de festins mythiques autrement effrayants : « Assez de
crimes !. »
Que remâche-t-on en
famille, photos aidant, que régurgite-t-on entre la fêlure de l’étoilement et
la mort symbolique ou réelle dans les liens du sang ?
Pourtant, ultime
refoulement et fin du suspense : l’honneur familial sera sauvé !
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