« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

Une tentative d'effacement/Le Projet 60

Module 60
Dispute sur l’ornementation

Bref, cette question de l’ornement, on le comprend, n’est pas neutre : que de guerres menées en son nom !
«
Adorno !/J’orne ! » se vantait lui aussi, criminel à sa manière, l’Eden de Venise à propos de son jardin…
«
Marbre sablé de motifs de dentelles », « plumage » sans « ramage» (Classique), « oiseau… incapable de voler » : Cette façon de l’ornement est ambiguë, sa manière est paradoxale et sa matière, son motif comblent un vide – ou masquent un plein : le marbre - en les révélant : l’excès marque le manque, la peur du vide…
Attention au cliché, mieux vaut s’arrêter au bord du gouffre attractif de l’idée reçue… Mais il n’empêche, une vérité résiste en ces parages dangereux : vacuité induite de l’ornement, vanité effective de l’ornement, toutes deux compensatoires.
L’ornement, bien sûr, intéresse nos tentatives d’effacement : prendre le chemin détourné de l’exubérance, de la prolifération décorative (
végétations, accessoires, parures, surcharges et redoublements) est un mode révélateur du défaut, de l’amoindrissement, sa perversion anodine ; une indication faussement alternative au projet central qui échappe sans cesse, protéiforme.

Aucun commentaire:



>Contact : chamayoube@orange.fr