« Vois-tu, si un poisson venait me trouver, moi, et me disait qu’il va partir en voyage, je lui demanderais : « Avec quel brochet ? »
N’est-ce pas : « projet », et non : « brochet » que vous voulez dire ? »
CARROLL : « Les aventures d’Alice au Pays des Merveilles » ch.10, p.152.

Umberto Eco, lecteur de Nerval. 7.

Apostille à "Les Méprises savantes ou La méconnaissance d'autrui"

Intermède 13/7


On ne peut qu’approuver la conclusion d’Umberto Eco en ce qui concerne ses choix de traduction :
«
… j’ai renoncé à une réversibilité lexicale et syntaxique, car je considérais que le niveau pertinent était le niveau métrique, et c’est sur celui-ci que j‘ai joué.(11) » ,
mais peut-être a-t-il cherché à trop systématiser «
l’artifice stylistique» de Nerval repéré par les critiques. à le «naturaliser» en le ramenant à un français parlé hésitant et hétérogène.
Peut-être eût-il fallu lui laisser ce trouble «
subliminal» lié à certaines situations «oniriques»: celui d’une prose qui se rêve poésie, en transgressant les règles tout en les évoquant sans le dire et surtout sans les systématiser dans la rigueur de leur application.
Peut-être aussi, par un retournement plus fidèle aux moyens choisis par Nerval, eût-il fallu mettre en évidence les harmonies et les cadences d’une prose nombreuse, poétique par d’autres artifices que ceux d’une prose où des vers se seraient mis.




(11)-Opus cité, p.98.



FIN





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