2) Pour analyser cette séquence, Je suis allé fouiller dans les
tiroirs théoriques de rangement des signes de Charles Sanders Pierce et de
Roman Jakobson - du beau linge ! – pour en faire une utilisation souple,
« dialectique » pourrait-on dire, presque ludique.
Il existe 3 signes fondamentaux :
l’icône (similarité réelle ou effective), l’indice ou index
(contiguïté réelle), le symbole (contiguïté assignée) - éléments d’une sémiologie
générale que l’on peut appliquer au cinéma.
Ces signes ne sont pas exclusifs :
ils se combinent et s’imbriquent : icône indicielle ou icône
symbolique, et je mets « icône » en premier puisqu’il
s’agit des images d’un film.
a) Nous voyons l’image d’un tiroir, sa
représentation cinématographique : il s’agit donc d’une « icône »
cinématographique fondée sur une «similarité réelle » (ou effective)
entre l’objet filmé et son image.
b) Mais c’est aussi un « indice »,
selon une relation de contiguïté, de proximité, de désignation réelle, « effective » (souvenons-nous
que l’index nous sert à désigner quelque chose) :
- on voit l’image de la main, des
doigts, qui ouvrent et ferment les
tiroirs contigus.
- Autre exemple : les étiquettes
sur les tiroirs comme indice d’appartenance, d’indication d’identité.
On peut donc parler d’ « icône
indicielle ». l’indice serait une « présentation » dans
la « représentation ».
On pourrait ajouter, en termes de
rhétorique, que les tiroirs représentés sont des synecdoques : la
partie, pour le tout que serait l’armoire englobante, le tiroir, pour son
contenu, mais aussi des métonymies : le tiroir à linge vaut pour la
personne, son ouverture déclenche la « présence » virtuelle des
personnages.
c) Puis s’ajoute une valeur symbolique – selon le troisième type de signe : le « symbole » - et l’on peut donc parler aussi d’ « icône symbolique » : le tiroir à linge personnel comme « symbole » du domaine privé, de l’intimité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire