+ Tarantino, Bellochio, Michael Mann
° A deux reprises, dans deux textes légèrement différents, Michel Foucault classe la salle de cinéma parmi les hétérotopies :
- « Le cinéma est une grande scène rectangulaire, au fond de laquelle, sur un espace à deux dimensions, l’on projette un espace à nouveau à trois dimensions… »[1]
- « … c’est ainsi que le cinéma est une très curieuse salle rectangulaire, au fond de laquelle, sur un écran à deux dimensions, on voit se projeter un espace à trois dimensions… »[2]
- Cela renvoie au « Troisième principe » de l’« hétérotopologie » : « L’hétérotopie a le pouvoir de juxtaposer en un seul lieu réel plusieurs espaces, plusieurs emplacements qui sont en eux-mêmes incompatibles ».[3]
Quelle définition générale des hétérotopies Foucault propose-t-il ? Ce sont des « lieux réels », des « sortes de contre-emplacements, des sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles les emplacements réels, tous les autres emplacements réels que l’on peut trouver à l’intérieur de la culture sont à la fois représentés, contestés et inversés, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables . »
° A deux reprises, dans deux textes légèrement différents, Michel Foucault classe la salle de cinéma parmi les hétérotopies :
- « Le cinéma est une grande scène rectangulaire, au fond de laquelle, sur un espace à deux dimensions, l’on projette un espace à nouveau à trois dimensions… »[1]
- « … c’est ainsi que le cinéma est une très curieuse salle rectangulaire, au fond de laquelle, sur un écran à deux dimensions, on voit se projeter un espace à trois dimensions… »[2]
- Cela renvoie au « Troisième principe » de l’« hétérotopologie » : « L’hétérotopie a le pouvoir de juxtaposer en un seul lieu réel plusieurs espaces, plusieurs emplacements qui sont en eux-mêmes incompatibles ».[3]
Quelle définition générale des hétérotopies Foucault propose-t-il ? Ce sont des « lieux réels », des « sortes de contre-emplacements, des sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles les emplacements réels, tous les autres emplacements réels que l’on peut trouver à l’intérieur de la culture sont à la fois représentés, contestés et inversés, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables . »
° Mais l’ « espace à trois dimensions » projeté au fond de la grande salle de cinéma présente lui aussi des hétérotopies : les films eux-mêmes…
° Dans certains cas, que le cinéma rend possibles, cette hétérotopie que constitue la salle de cinéma peut elle-même être représentée dans l’hétérotopie que constitue le film projeté sur l’écran à deux dimensions du fond de la salle : ainsi, plusieurs films récents comportent des séquences situées dans une salle de cinéma : « Inglorious Basterds » (Quentin Tarantino), « Vincere » (Marco Bellochio), et, dans une moindre mesure, « Public ennemies » (Michael Mann).
[1] Michel Foucault, Les hétérotopies (1966), Lignes, Pairs 2009, p.29.
[2] Michel Foucault, Des espaces autres, Hétérotopies (1967), Dits et écrits, Paris, Gallimard, 1984, p.46-49.
[3] Ibidem.
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