Module 73
Le Temps et le plan de la lecture
Ne retenons que la lecture : elle change soudain de plan et de temps :
le temps linéaire du trajet successif de l’œil ou de la voix se brise en simultanéités,
le plan étagé des lignes subit une translation : les pages déroulées ou tournées forment un ensemble aléatoire de pièces sur une forme- surface- échiquier, hors limite :
- Quand le lecteur arrive au bout de ces enchaînements serrés que constituent les suites objectives du hasard (module 65), leur liste interrompue (module 70), la tension exercée se relâche, et ce relâchement en disperse les éléments, les assemble autrement, selon les aléas de la mémoire immédiate, les intensités variables de l’intérêt ressenti pour tel ou tel, opérations qui se libèrent de l’ordre inexorable des lignes au profit d’une projection de chocs entre les mots.
- Les noms propres, par exemple, se mettent en constellation fixe d’abord, immobilisés par un jeu de forces (attractions/répulsions) qui figent le parcours de la lecture courante, le surplombent dans un ciel qui se ferme…
- puis une gravitation nouvelle s’enclenche qui anime, au gré des flux de souvenirs, leurs traînées d’images dans l’espace et dans le temps : retombées kitch d’Hitchcock dans Gus Van Sant (module 70, point 14), ramures baroques de Welles (module 68, point 8) proliférant chez Fellini (module 67, point 5), logoportation du bébé- cochon de la Duchesse (module 70, point 13), etc.
(à compléter soi-même)
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